L'arrivée de Seth.

[Nafanua]

Le silence était pesant sur le chemin désert. Un mort-vivant s’avança soudain, traînant derrière lui son pied désarticulé. Ses côtes perçaient sa peau à plusieurs endroits et son visage était à moitié ravagé.

Alors qu’il allait atteindre l’autre côté du chemin, un camion lui passa dessus, le réduisant à une bouillie brunâtre. Le conducteur du camion regarda dans le rétroviseur et sourit. Son regard retourna sur la route et il jura quand il vit la horde qui s’agglutinait devant lui. Il n’eut pas le temps de freiner qu’il leur rentra dedans. Son camion dévia et percuta de plein fouet un poteau.

Seth resta un court moment comme ça, retrouvant ses esprits. Il essuya le sang sur son front et prit le fusil à pompe qui était tombé du siège passager. Il enleva le cran de sécurité et ouvrit la portière pour se glisser dehors. Le vent lui fouetta le visage de plein fouet.


"Putain, on se les gèle", marmonna-t-il.

Plusieurs mort-vivants gisaient sous les roues du camion, mais quelques-uns avaient réussi à se libérer et s’avançait vers lui. Il sourit.

"Ça va être votre fête."

Il les tua à l’aide de son fusil, mais épuisant rapidement les balles, il l’utilisa comme une matraque.
Marchant dans une ruelle déserte, il entendit soudain des coups de feu plus loin, signe qu’il n’était pas seul.
Il courut dans cette direction…

[Daleka]

La hyène

Le Serpent.



Neve reçu fort et clair le message de Mereck. Elle avait envie de se frapper sur la tête : elle avait donné winch à Rain, maintenant elle n'avait que son Colt Python, pendu à sa hanche droite, pour se défendre.Bon, cette arme était suffisamment puissante pour abattre un ours mais elle se sentirait davantage en sécurité si elle avait aussi Winch. Elle devrait être en mesure d'arriver au groupe sans encombres...

Juste à ce moment, comme pour lui faire regretter ses pensées, Neve entendit un raclement. Elle évalua l'hostile à une distance d'environ 10 pieds. Suffisamment pour qu'elle aille le temps de prévoir un plan d'évasion. Son arme était beaucoup trop bruyante, du moins pour attaquer seule un contingent de créatures venues tout droit du pire des cauchemars. Elle n'avait pas d'autre options; son autre moyen aurait été de fabriquer un piège à l'aide d'un peu de plastic C-4, mais elle n'en avait pas le temps. Alors elle devrait se servir de son serpent vénéneux.

Elle le dégaina de son étui de cuir noir, à la façon d'un cow-boy dans le western le plus bas de gamme, puis abaissa le chien à l'aide de son pouce. Sa main libre alla se refermer autour du poing droit, qui tenait le revolver, pour une plus grande stabilité. Elle inspira un grand coup alors que la silhouette se découpait dans l'embrasure de la porte. Retenant son souffle, elle visa la créature, les deux yeux grands ouverts, puis pressa la détente. BLAM! La partie supérieure de son crâne venait de partir en tout petits morceaux tout gluants. Elle sourit, puis alla se poster près de la porte, juste à côté de la dépouille afin de risquer un oeil à l'extérieur de la pièce. Tout semblait calme, mais elle savait qu'il y avait de très fortes chances pour que d'autres créatures soient alertées et fassent leur chemin jusqu'à cette montagne de chair fraîche qu'elle représentait.

Jetant un coup d'oeil au cadavre, elle fronça les sourcils en aperçevant quelque chose de brillant sur le cadavre. Elle se pencha, puis l'attrappa de sa main gantée. C'était une photo glacée représentant un homme et une femme, enlacés et souriants. Ils étaient en tenue de soirée, un bal ou un mariage, visiblement. Neve déglutit en contemplant le cadavre inanimé de la créature étant autrefois un homme. Elle regarda au dos de la photo, une date et des noms y était inscrits. Jack et Sarah, 1984.

"Désolée Jack, j'espère que t'as su profiter du temps qui t'as été accordé avec Sarah." murmura-t-elle à l'adresse du cadavre.

Elle empocha la photo. Encore une autre qui irait tapisser son mur des "disparus"; son monument aux morts personnel. Elle inspecta le cadavre, même si cela la répugnait quelque peu, mais tout objet de valeur était crucial. Elle trouva un Zippo argenté; un paquet de cigarettes More; presque neuf et seulement un peu écrasé puis.. un anneau de fiançailles. Elle mis ces trois éléments au chaud dans la musette qu'elle avait apportée à cet effet, puis se demanda une seconde si elle devrait oser s'en allumer une, mais la fumée risquait d'attirer les zombies. Enfin, elle n'avait aucune preuve de ce qu'elle avançait, mais mieux valait être trop prudente que pas du tout.

Elle continua sa progression, et au passage, elle avait ramassé, sur un officier de la garde nationale, un fusil à lunette M700, avec quelques balles de 7,62 OTAN; un pistolet M9, avec trois chargeurs pleins; des cartouches appartenant à un fusil à pompe invisible puis une paire de lunettes fumées de type aviateur qu'elle portait avec soulagement, car le soleil tapait plutôt dur. Elle avait fourré les munitions et le pistolet avec les autres objets dans sa musette et avait passé en bandoulière le fusil, après s'avoir assurée qu'il était en bon état. Elle se sentait comme une profanatrice de tombe, mais c'était seulement la loi de la jungle à son paroxysme. C'était soit cela ou se laisser mourir, et la seconde option n'était pas des plus joyeuse, sachant la non-mort qui l'attendrait si jamais elle était tentée. Il y avait aussi le suicide, mais pour Neve, cette solution n'en était pas réellement une. C'était uniquement la voie de sortie rapide si jamais elle se faisait mordre.

Resassant ces pensées, elle arriva à un coin de rue, et risqua un oeil. Plusieurs créatures se trouvaient là, manquait plus que le feu dans la poubelle et on aurait un groupe de SDF, comme dans le bon vieux temps. Ils étaient juste un peu plus décrépis. Enfin, elle se prit à songer à l'effet que ça aurait donné si jamais ils leur prenaient l'envie de parler et de mendier un bout de pain. Déjà, le fait qu'ils ne parlaient pas n'améliorait pas les choses; Neve n'avait personne avec qui discuter de la vie en général. Ah. L'existentialisme ne mourrait jamais, tant bien même qu'on lui assènerait une demi-douzaine de coup de poêle à frire sur la tronche ou qu'on lui bourrait l'estomac de plomb, il serait toujours là. Maudit soit l'intellectualisme ! Se dit-elle en empoignant le fusil à lunette.

Elle ajusta la lunette puis arma le M700. Elle s'accroupit derrière un conteneur à déchets, afin de se dissimuler un maximum puis, gardant ses des yeux bien ouverts, elle regarda à travers la lunette. Visant celui qui était le plus isolé, elle inspira un bon coup puis retint son souffle. BLAM! La balle siffla et alla lui faire exploser le crâne. Les autres eurent comme un frisson général, et se dispersèrent, tout en continuant de s'approcher d'elle. Ils n'étaient pas si cons, après tout.. Elle se dit qu'il était temps de se tirer de là. Seule, elle n'avait pas beaucoup de chance. Elle ajusta encore son tir puis en descendit quelques autres. Il n'en restait plus que quatre, mais elle commençait à être à court de munitions. Elle décida de se replier. Tout en demeurant accroupie, elle s'enfonça dans une ruelle, dans l'ombre.

Tendant l'oreille, elle entendit un bruit de course. Ce n'était assurément pas un mort-vivant ! Et ce n'était pas non plus un membre de l'organisation, sinon il ou elle l'aurait contactée par radio au préalable. Se rapprochant de l'extrémité de la ruelle, elle jeta un oeil en dehors juste à temps afin de voir un homme courir à fond de train dans sa direction. Il tenait un fusil à pompe par le canon, et la crosse était maculée de sang. Il avait dû s'en servir comme matraque, faute de cartouches. Elle ne savait quelle attitude adopter pour attirer son attention tout en n'attirant pas celle des créatures difformes.

[Nafanua]

BLAM!

Seth entendit une balle siffler et atteindre sa cible avec un bruit mouillé. Il savait d’où provenait le projectile, et s’y dirigea en courant, son arme toujours à la main. Il entendit d’autres bruits de corps tombant au sol plus loin devant lui.

Il espérait que la ou les personnes qui avaient les armes n’étaient pas hostiles. Il bifurqua à un croisement et s’arrêta de courir. Il n’y avait personne en vue, mais il avança prudemment, ses yeux surveillant les alentours.

Il arriva à l’entrée d’une ruelle et s’apprêtait à passer sans s’y attarder quand un jeu de lumière lui fit tourner la tête. Une femme se trouvait là, le regardant de ses yeux bleus. Elle avait un fusil imposant à la main, ce devait être elle qui avait tirée.

Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle le lui pointa sous le nez.

"Euh… salut."

[Daleka]

« Est-ce que tu as été mordu par une de ces créatures ? » Demanda Neve en pointant son serpent sous le nez de l’homme, dont le sourire s’effaça pour laisser place à un regard légèrement effrayé.
« Non, pas ce dont je me souviens.. »
« Okay. Si jamais l’un de nous devrait se faire mordre, il faudrait le tuer. Ce virus est hautement contagieux. Compris ? »
« D’accord. Euh, je m’appelle Kiefrel Jurdan... mais appelle-moi Seth. » dit-il en tendant la main.
« Neve Daleka. Je ne sais pas si tu as ou avait une radio sur toi, mais je fais partie d’ENGRENAGE, le dernier organisme militaire de la région. » Répondit la jeune femme en serrant la main tendue. « Désolée pour cela. »
« Je comprends. Je ne savais pas que c’était contagieux. »
« Alors tu es vraiment chanceux de ne pas t’avoir fait mordre, car tu serait devenu l’un deux. Dis-moi, est-ce que tu as vu d’autres personnes, sur ton chemin ? »

Seth secoua la tête. Merde. Alors on peut dire adieu aux autres, à mon avis ils doivent être plus que morts, à l’heure qu’il est. « Je vais contacter mes coéquipiers pour leur signaler ton arrivée. Prends ces cartouches et va jeter un coup d’œil aux alentours. » Ordonna-t-elle.

Seth ne pus qu’hocher la tête, en prenant les cartouches que la jeune femme lui tendait. Elle semblait savoir exactement ce qu’elle faisait. En s’éloignant, il entendit la jeune femme parler dans une radio qui semblait avoir vu de meilleurs jours.

« Ici Neve. Trouvé survivant. En route. Terminé. »

Elle attendit quelques secondes la réponse de son comparse, puis raccrocha la radio à sa ceinture avec un hochement de tête satisfait. Neve rechargea le barillet de son arme. Il ne lui restait qu’une poignée de balles, alors elle devrait viser les points vitaux avant toute chose. Elle alla au-dehors rejoindre son nouvel acolyte, qui était plutôt joli garçon bien qu’apparaissant timide. Bien sûr, c’était un peu normal. Elle lui avait collé son revolver à deux centimètres de la figure cinq minutes auparavant. Il s’était assis sur une carcasse de voiture, contemplant je-ne-sais-quoi au loin. Elle lui toucha l’épaule, ce qui le fit se retourner brusquement.

« Mes coéquipiers nous attendent. Tu viens ? »

Il se leva et ils se mirent en route.

La hyène

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